La monnaie chinoise a établi un
nouveau record cette semaine, à 6,1529 yuans pour un dollar. En trois semaines,
le renminbi (son nom officiel, qui signifie la "monnaie du peuple")
s'est adjugé 0,6 % contre la devise américaine, une hausse qui peut sembler
faible, mais qui doit être mise en perspective avec l'étroite marge au sein de
laquelle le yuan est autorisé à évoluer. Officiellement, cette marge est de 1
%. En fait, comme l'ont montré deux analystes de Capital Economics, cités par
le Financial Times, le gouvernement peut toujours ramener le cours au niveau
qui lui convient grâce au "fixing" quotidien. Or, le fixing officiel
de jeudi, à 0,2 % de plus que la veille, a entériné la plus forte amélioration du
yuan en six mois.
Mais encore ?
Et cette appréciation relance les
rumeurs sur une libéralisation de la monnaie chinoise, strictement contrôlée
par les autorités. En effet, chaque jour, Pékin définit un cours pivot autour
duquel le yuan est autorisé à fluctuer, dans la fameuse marge de 1 %. Et, selon
des analystes interrogés par le quotidien anglo-saxon des affaires, cette bande
de fluctuation pourrait être élargie à 2 %, soit le deuxième élargissement en
deux ans. Un signe qui laisse penser que le pays pourrait, à long terme,
rejoindre le système des changes flottants, comme la majorité des autres
monnaies échangées librement.
Dilemme chinois
Pékin peut donc mettre un coup
d'arrêt à sa politique "accommodante" vis-à-vis des pays avec
lesquels elle commerce, au premier chef les pays occidentaux. Depuis 2005 et la
fin de l'arrimage pur et simple au dollar, la Chine a laissé peu à peu sa
monnaie s'apprécier d'environ 30 % par rapport au billet vert. La politique
d'internationalisation du yuan lancée ces dernières années par Pékin et la
création notamment d'un yuan offshore utilisé hors des frontières sont aussi de
nature à favoriser l'appréciation du renminbi. Les autorités chinoises sont
face à un dilemme : elles souhaitent favoriser un rééquilibrage de l'économie
davantage basé sur la consommation intérieure en laissant notamment le yuan
s'apprécier.
La suite…
Faisant face à un ralentissement
de la croissance, comme l'ont montré les derniers chiffres, les autorités
pourraient ne pas avoir le choix quant à une revalorisation du yuan. Un
scénario anticipé par Morgan Stanley, qui a dit cette semaine attendre un yuan
à 6,1 (yuans pour un dollar) d'ici à la fin de l'année.
Sources:
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