lundi 13 octobre 2014

Evolution des mentalités en Chine

Evolution des mentalités en Chine

Nous sommes aujourd’hui à Pékin en compagnie de Guillaume Marot. Guillaume est depuis plus de cinq ans en Chine. C’est un expert du marché Chinois.

Interviewer : Guillaume, cela fait cinq ans que vous êtes en Chine. Vous êtes arrivé juste après les JO de 2008, quels sont les changements les plus marquants que vous avez pu observer ces cinq dernières années ?

les chinois


Guillaume Marot : Les changements les plus marquants que j’ai pu observer sont avant tout des changements d’état d’esprit, de mentalité de la part des Chinois. Je suis arrivé après les Jeux mais j’ai eu, quand même, l’occasion de venir étudier avant cela, en 2005. Le ressenti que j’ai eu entre ma visite en tant qu’étudiant en 2005 et mon arrivée en tant que chercheur d’emploi en 2008 avait déjà radicalement changé. L’attitude vis-à-vis des étrangers avait déjà radicalement changé et c’est quelque chose qui s’est encore accentué au fil des années. Le Chinois s’est habitué à voir beaucoup d’étrangers présents autour de lui. Il y a une certaine indifférence qui se crée, il n’y a plus de grande surprise à voir des étrangers autour d’eux.

Interviewer: Il y a peut-être moins d’appréhension et moins de curiosité aussi ?

Guillaume Marot : Beaucoup moins de curiosité. L’appréhension je pense qu’elle existe toujours parce qu’il y a toujours des différences culturelles, on n’arrive pas toujours à se comprendre. Finalement les Chinois ont naturellement tendance à ne pas se mélanger, comme les étrangers le font aussi. Il y a de l’appréhension des deux côté.

évolution des mentalités Chine

Interviewer: Et est-ce que vous pensez justement qu’avec cette ouverture qui est de plus en plus importante, cela va être amené à se mélanger de plus en plus ?

Guillaume Marot : Bonne question, je n’ai pas forcément d’élément de ce que je vois aujourd’hui. Je n’ai pas l’impression que cela se mélange plus qu’il y a quelques années. Au contraire, de ce que je vois moi personnellement j’ai plus l’impression que les gens ont tendance à rester de leurs côtés.

Interviewer: Est-ce que vous avez pu aussi observer des changements urbains, presque architecturaux? Comme on disait vous êtes arrivés juste après les JO de 2008, un évènement qui a transformé la ville. Est-ce que depuis il y a eu des changements importants ; on est, par exemple, aujourd’hui présent au quartier Salitun, qui est un quartier typiquement destiné aux étrangers.

Guillaume Marot : Effectivement, de toute façon c’est la Chine. Je pense que dans n’importe quelle ville de Chine, vous y passez à l’instant T pour revenir un an après, la ville a changé. Le centre de Pékin n’évolue plus trop ; c’est surtout la périphérie qui se développe énormément, tout ce qui est quatrième périphérie, cinquième périphérie. En centre de vile de Pékin il y a encore des choses qui se construisent et des vieux quartiers qui sont rasés pour, justement, avoir des nouvelles tours, de nouveaux centres d’activités etc., Il y a encore des gros projets de construction, il y a un master planning sur plusieurs dizaines d’années qui est assez ambitieux.
Pékin va encore évoluer, mais pour l’instant depuis cinq ans je n’ai pas eu l’impression que cela avait grandement évolué.

Interviewer: On parlait aussi, précédemment, des changements de mentalité des Chinois : peut-être plus ouverts, plus habitués à voir des étrangers. Est-ce que vous avez observé aussi des changements du côté des étrangers qui s’expatrient en Chine ; dans leur attitude, à leur arrivée, dans leur vision de la Chine ? Cela a toujours été vu comme un Eldorado ; il y a eu quelques abus parmi les étrangers qui sont arrivés en Chine. Est-ce que ce sont des choses qui évoluent ?

Guillaume Marot : Je pense que cela a évolué. Les gens qui arrivent en Chine n’ont plus le même état d’esprit pour chasser le « rêve américain » à la chinoise.
Les gens viennent en Chine pour trouver un boulot parce que c’est dynamique. Certains croient toujours à l’Eldorado mais, d’une manière générale, les gens arrivent avec un état d’esprit bien différent. Ils arrivent, en général, mieux renseignés, avec moins d’a priori. De plus en plus de gens arrivent en parlant chinois. Notamment pour les jeunes, oui, l’approche a bien changé.
Quand je suis arrivé c’était encore la période où des gens arrivaient pour chercher un travail, pour essayer d’obtenir un business, mais personnes ne parlaient le chinois… Aujourd’hui, cela devient quand même compliqué parce que le marché du travail aussi se complique, se resserre. Le travail est un peu plus complexe à obtenir. Il y a une compétition des Chinois qui sont de mieux en mieux formés et éduqués, et qui coûtent moins chers. Donc, les places à prendre sont un peu plus disputés.



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